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Date de création : 21.06.2011
Dernière mise à jour :
08.10.2014
55 articles
Vous savez, je n'ai pas grand-chose à dire. Nous étions ici, la nuit du drame, mais nous n'avons pas subi de grosses pertes.
Dans la maison, nous avons eu entre dix et cinquante centimètres d'eau.
Il m'invite à rentrer pour constater les traces du passage de Xynthia. Son épouse nous rejoint, et nous nous installons au salon de jardin. La conversation reprend, et les langues se délient au fur et à mesure, puisant dans leur courage pour témoigner de ce qu'ils ont vécu.
Le soir de la tempête, nous nous sommes couchés tard, nous avons écouté l'annonce de la météo nationnale qui nous invitait à rester bien au chaud chez soi et nous déconseillait de sortir. C'est ce que nous avons fait.
Dans la nuit, nous avons entendu sur France Inter qu'il y avait eu deux morts à La Faute, mon épouse et moi-même avons pensé à deux inconséquents qui étaient partis se promener pour admirer la tempête, mais, en aucun cas, nous avons pensé à la montée des eaux.
Ce qui m'a le plus hallucinée, c'est l'incompétence des secours. Les premiers pompiers que nous avons croisés sont arrivés à sept heures trente, huit heures, tout guillerets. Je pense qu'ils n'avaient pas encore saisi l'importance de la situation.
Effectivement, comme ma femme vient de vous le dire, les premiers secours étaient inopérants. D'ailleurs, ils sont arrivés avec des tronçonneuses au lieu de bateaux, parce qu'ils croyaient que c'était les arbres qui étaient en cause !
Le plan ORSEC n'a pas fonctionné, ils l'ont déclenché bien trop tard. Trois heures de temps, même mon neveau aurait réagi plus vite ! Je me demande où ils étaient ! Pourquoi n'étaient-ils pas sur le pied de guerre ?
De toute façon, toute cette histoire m'agace, depuis le 28 février, nous avons droit qu'à des décisions à l'emporte-pièce. Tout a été fait dans la précipitation, sauf les secours, hélas !
Le matin même, nous avons nettoyé notre maison jusqu'à treize heures puis, nous sommes allés manger chez des amis ; en retournant chez nous, les gendarmes étaient là et nous en interdisaient l'accès. Puis, ils nous ont dit qu'il fallait se rendre à L'Aiguillon, alors les pompiers nous y ont emmenés.
Sur place, il fallait juste donner son nom pour être enregistré comme vivant si notre famille téléphonait, puis, les gendarmes nous ont raccompagnés à notre domicile.
ça ne pouvait pas être fait sur place, au lieu de faire perdre du temps aux secours ? Les ordinateurs servent à quoi ?
De toute façon, pour les secours, ça a plus été du spectaculaire qu'autre chose. Nous, nous avons une voisine qui n'avait que cinquante centimètres d'eau chez elle, eh bien, figurez-vous qu'ils l'ont hélitreuillée !
Un bateau, ça aurait été plus simple, moins risqué et moins onéreux ; en plus, elle a le vertige !
Moi, je suis révoltée par tant d'incompétence. Vu l'événement, si minime en soi, bien que catastrophique vu les pertes humaines, ils n'ont pas réussi à le gérer, alors si ça avait été d'une toute autre ampleur, j'imagine le pire.
Je pensais qu'en matière de résoudre des problèmes, nous étions largement plus avancés qu'Haïti, mais de toute évidence, ce n'est pas le cas !
Un exemple parmi tant d'autres, mais, le lundi matin, quand nous nous sommes rendus à la mairie qui était ouverte, nous y avons trouvé quatre ou cinq personnes complètement gelées, dépassées par les événements, sans ligne téléphonique et étant dans l'ignorance la plus totale face à la gérance de cette crise.
Une ligne de chantier prenait trois heures de temps pour être en service, je sais de quoi je parle vu que c'était mon métier, alors pourquoi n'était-elle pas installée ?
Qu'il y ait eu un grand nombre de personnes paniquées, je le conçois, mais il y aurait dû y avoir des gens compétents pour diriger ceux qui étaient complètement dépassés !
Je pense qu'ils veulent nous avoir à l'usure psychologique. Nous sommes coupés de toutes infos, nous devons quémander la moindre petite explication, et encore !
Oui, et quelle pagaille ! Le jour de la réunion avec le préfet, nous étions tous à l'extérieur face à un grand écran. Et lorsqu'ils ont distribué la carte des zones noires, ça a été la grande dispute. Elles passaient par-dessus les têtes, et c'était ceux qui avaient de grands bras qui se servaient. Ils n'en avaient pas prévu pour tout le monde. Si ça, ce n'est pas de l'incompétence...
Et les C.R.S., à quoi servaient-ils ? Nous prenait-on pour des gangsters ?
Et le préfet n'était pas humain, il était froid dans ses propos, et quand une dame a osé donner son opinion, il lui a rétorqué, je cite : "Je ne vous permets pas de dire ça !"
Pourtant, on est dans une république démocratique, et si elle avait dit quelque chose de répréhensible, il y avait assez de C.R.S. pour faire respecter l'ordre !
On nous a mis en zone noire, et les maisons de l'autre côté de la route, donc dans la même rue, sont en zone rouge, alors qu'elles ont été plus touchées.
Où est la logique ?
Comment peut-on délimiter une zone en disant sérieusement qu'une route sépare le côté danger de l'autre ? à croire qu'ils nous rejouent le coup de Tchernobyl avec le nuage qui ne passait pas les frontières terrestres.
Personnellemnt, nous ne voulons pas quitter les lieux, mais si c'est réellement dangereux comme ils le supposent, dans ce cas, qu'ils nous expliquent la logique du tracé. Si c'est dangereux pour nous, ça l'est aussi pour ceux d'en face !
Maintenant, nous sommes également en zone rouge, qui n'efface en rien la noire. N'ont-ils pas l'impression de s'y noyer eux-même dans tous leurs tracés ?
Nous n'avons que trois mois pour réfléchir, si on veut céder notre maison au domaine. Mais qui nous dit qu'après nous avoir expulsés, ils ne réétudieront pas le site et le remettront en vente, une fois que les digues seront achevées ?
Et même, rappelle-toi lorsque le monsieur des domaines est passé, il disait que tout était dans le flou. Il n'avait même pas d'ordre de mission, alors qu'habituellement, ce n'était pas le cas !
Pour l'assurance, il n'y a jamais eu de contact humain. Ils nous ont déclaré en zone inhabitable. Notre dossier s'est promené de services en services. Il est parti à Lyon puis, Clermont et a atterri à La Rochelle. Je regrette que nous n'ayons pas eu un interlocuteur visuel, tout s'est passé par téléphone, ils nous ont refusé un peu d'humanité !
Et les journalistes... Lors de la manifestation à La Roche-sur-Yon, un journaliste a posé une question précédée d'une affirmation : "Vu que vous allez être bien indemnisés, qu'allez-vous faire ?"
J'ai demandé d'où tenait-il une telle affirmation, il m'a répondu que ce n'était pas à moi qu'il posait la question et il insistait pour que son interlocuteur réponde ce que lui voulait entendre.
Mais, où sommes-nous ? Ceci n'est plus de l'info, si vous dirigez les réponses des gens !
J'ai vraiment été stupéfaite de sa réaction !
Moi, je dirais que globalement Ouest France n'a pas trop émis d'intox.
Ah ! Une petite anecdote qui me revient par rapport au tourisme morbide : J'étais sur la plage, et une jeune femme est venue m'accoster. Elle me disait d'un air étonné qu'on ne voyait pas de trace d'un quelconque passage de temp^te.
Où sont les morts ?
Je lui répondis qu'ils reposaient en paix au cimetière.
Elle eu l'air décu qu'on n'ait pas laissé nos morts visibles.
Et je ne vous parle pas des bouchons à répétition tous les week-end, de mars à avril !
Etre victime de l'incurie des services publics, c'est dur à supporter. On est dans un pays civilisé et gouverné, mais, apparemment, pas structuré, et ce sera le mot de la fin !